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Ethymologie
Jadis tout le pays était couvert de bois. Une forêt épaisse, la forêt d'Arrouaise
au nom étrange : Arida Gamantia, recouvrait le Nord et se prolongeait en Belgique.
La forêt d'Arrouaise était partie intégrante de l'immense forêt des Ardennes. Elle fut
défrichée au cours des siècles mais elle n'est pas morte entièrement. On a longtemps dit
Fresnoy-en-Arrouaise.
Fresnoy vient du latin " Fraxiniacus ", qui signifie frêne et doit son nom à la
prédominance de cet arbre, en cet endroit de la grande forêt d'Arrouaise.
Les armoiries des Seigneurs de Fresnoy-le-Grand
Marc de la Ferté en Picardie (famille remontant au XIème siècle)
Armes : " D'Azur, à trois marcs aux anses d'or "
D'autres disent : " écartelé aux 1 et 4 d'Azur au chevron d'or accompagné de trois marcs
avec leurs anses du même et aux 2 et 3 de sable, à 2 épées d'argent, garnies d'or posées
en sautoir, les pointes en haut ".
Historique de Fresnoy-le-Grand
A priori, le lieu ne s'est pas prêté à l'établissement des populations primitives : pas de source
permanente, pas de grottes, pas ou peu de terrain sablonneux et par conséquent, pas de clairières
où établir un campement. Il est très probable que la population s'y est fixée au moment de
l'exploitation des forêts et a été, de tout temps, dépendante des Abbayes.
Gaule Romaine
La Gaule fut conquise par César et divisée en trois parties : la Gaule Belgique, Celtique et
l'Aquitaine.
Fresnoy-le-Grand fit partie de la Gaule Belgique.
Lors de la réorganisation de l'empire par Dioclétien (IIIème siècle), cette même Belgique fut
divisée en deux parties, Fresnoy se vit rattaché à la deuxième Belgique dont la capitale était
Reims.
Francs et Mérovingiens
Après l'invasion des Francs, la deuxième Belgique devient le "royaume des Saliens".
Les Francs, avec Clovis, se rendent maîtres de la plus grande partie du territoire. Clovis ayant
vaincu tous les petits rois de ce royaume, fonda un immense état "le royaume Franc " qui couvrait
à peu près toute la Gaule.
Carolingien - Révolution
A la mort de Clovis, ses quatre fils se partagent ce territoire et Fresnoy fit partie du domaine
de Clotaire. L'unité se rétablit à la mort des trois frères de Clotaire ; pas pour longtemps
d'ailleurs, puisque les trois fils de ce dernier divisèrent le royaume en trois parties :
l'Austrasie, la Neustrie et la Bourgogne. De nouvelles frontières délimitèrent ces trois provinces.
Ce nouveau découpage inclut Fresnoy en Neustrie avec Paris comme capitale. Cette dénomination (la Neustrie)
subsista jusqu'au règne de Charlemagne.
Fin IXème siècle, notre contrée se divisa, suivant le système féodal, en un certain nombre
de Comtés, nous fîmes alors partie du Vermandois.
Au XIIIème siècle, le Vermandois et autres Comtés environnants furent englobés sous une
seule dénomination : la Picardie.
Philippe Auguste redivise la Picardie en deux bailliages - celui d'Amiens et celui du Vermandois
auquel nous appartenons. Il faudra attendre Richelieu (1585-1642) pour que les limites des provinces
deviennent plus fixes.
Au XVIème siècle, lors des guerres entre l'Espagne qui possédait les Pays-Bas et la France,
le village fut souvent envahi. Pendant le mémorable siège de Saint-Quentin, en 1557, les Espagnols
s'emparent de Fresnoy et le mettent au pillage. Le bourg ne fut rendu à la France qu'en 1559 par
le traité du Cateau-Cambrésis.
Après le traité des Pyrénées, signé en 1569, qui mit fin aux guerres franco-espagnoles, Fresnoy
connut une période assez calme jusqu'à la Révolution ; si ce n'est la grande misère du peuple des
campagnes racontée par l'abbé de Termont, curé de Fresnoy en 1788.
De plus, les conquêtes de Louis XIV, de 1659 à 1678, repoussèrent les frontières plus au nord et
notre pays fut désormais à l'abri des invasions jusqu'aux guerres napoléoniennes.
En 1789, l'Assemblée Constituante divisa la Picardie de la façon suivante :
- Une première partie forma le département de la Somme,
- une seconde partie alla au Pas-de-Calais,
- une troisième intégra l'Oise,
- et une quatrième forma le département de l'Aisne dans sa presque totalité.
Pendant la Révolution, Fresnoy a été occupé par les Autrichiens en 1793-1794.
Lors de campagne de France, en 1814-1815, Fresnoy eut encore à souffrir de l'occupation ennemie.
Après Waterloo, Russes et Anglais campaient sur le territoire.
Débute la funeste guerre de 1870 où arrivent à Fresnoy les premières patrouilles des Uhlans se
dirigeant vers le Nord. Cette occupation allemande dura jusqu'en mai 1871, date de la signature
du traité de Francfort sur le Mein.
Guerre de 1914-1918
Le 28 août 1914, la première patrouille de Uhlans arrive à Fresnoy ; vient ensuite le gros de
l'armée allemande Von Kluck : Uhlans, infanterie, artillerie, train des équipages font la pause
et commencent à piller Fresnoy-le-Grand, tuant vaches, veaux, lapins etc... C'est une armée en
délire, ivre de victoires et de boissons.
En 1917, Fresnoy, toujours occupé, se trouve à 9 km du front et souvent exposé aux bombardements
des avions français et anglais. Pendant l'occupation, Fresnoy fut le siège d'une commandature à
la tête de laquelle était placé un commandant ou un général. Les bâtiments communaux étaient
convertis en lazareth et en caserne, car Fresnoy était toujours rempli de troupes qui y
commettaient crimes et vols.
Le 9 octobre 1918, le 1/5 régiment d'infanterie du comte de Lincoln libère Fresnoy et l'armée
britannique y resta du 9 octobre au 15 novembre 1919.
La ville de Fresnoy a reçu la Croix de Guerre 1914-1918 avec palmes.
Il y a eu 107 victimes militaires et 13 victimes civiles.
Guerre de 1939-1945
L'annonce de la Mobilisation Générale eut lieu le 3 septembre 1939 vers 17 heures. Fresnoy
subit sa première attaque allemande le 10 mai 1940. Les jours suivants une grande partie de la
population Fresnoysienne évacue. Le 17 mai 1940, les Allemands arrivent à Fresnoy.
Il faudra attendre le 3 septembre 1944 vers 6 heures du matin pour voir le passage des derniers
Allemands et l'arrivée des troupes américaines qui libéreront Fresnoy-le-Grand.
Il y a eu 15 morts au Champ d'honneur, 10 victimes civiles et 7 résistants, membres des forces
françaises de l'intérieur, qui furent fusillés par les nazis.
Le nom d'une rue et un monument leur ont été dédiés à Fresnoy-le-Grand.
Le textile à Fresnoy-le-Grand
L'origine du commerce remonte à l'époque où les hommes se sont constitués en société. C'est en
1102 que Saint-Quentin fut constituée en "Commune" et à cette époque la première industrie du
Saint-Quentinois fut le tissage de la laine.
Au XIIème siècle on trouve des manufactures de draps et de toile dénommée " Sayetterie " (tissu
de laine).
Le Vermandois tisse jusqu'au plus profond de ses campagnes la Sayette qui comprenait une variété
plus ou moins forte de laine pure ou mélangée.
En 1557, après le siège de Saint-Quentin par les Espagnols, l'industrie de la Sayette cesse.
En 1570, une nouvelle industrie fait son apparition, la culture et le tissage du lin, cette
nouvelle activité fera vivre Fresnoy jusqu'en 1760.
Le tissage des Gazes et des Mousselines de soie pour robe, fut introduit en 1762, par un nommé
Santerre venant de Paris, ce qui a entrainé un accroissement rapide de la population de Fresnoy
et de la région. Monsieur Santerre faisait travailler entre 1000 à 1200 ouvriers. En 1781 plus de
900 métiers produisaient des gazes de soie. A sa mort en 1788, cette industrie s'éteignit.
L'âge d'or du textile à Fresnoy arrive avec l'introduction du cachemire en 1800 ; cette activité
durera jusqu'en 1870. En 1804, apparaît le métier à tisser Mécanique Jacquard.
En 1892, le tissage à domicile décline au profit des petits ateliers et c'est à cette époque que
la broderie s'implante à Fresnoy.
En 1920, la Filandière s'installe à Fresnoy pour fabriquer des tissus d'ameublement et des
tapisseries sur Métier Jacquard.
En 1926, Monsieur Jean-Pierre Saltiel implante à Fresnoy une usine de bas et de chaussettes
(Le Bourget).
En 1998, le tissage de la Filandière a été classé Monument Historique. Elle est la seule usine
française qui fabrique des tapisseries sur Métier Jacquard.
Histoire religieuse
Fresnoy fut évangélisé au VIIème siècle par Saint-Eloi alors évêque de Noyon, plusieurs lieudits
se rapportent à ce saint (fontaine Saint-Eloi, vallée Saint Eloi).
Trois abbayes se sont partagées notre terroir :
- l' Abbaye Cistercienne de Fervaques,
- l'Abbaye Bénédictine d'Homblières,
- l'Abbaye du Mont Saint-Martin de l'Ordre des Prémontrés.
Le destin de Fresnoy est intimement lié aux communautés religieuses, qui s'établirent au Xème et
XIème siècles dans la région, et qui imposèrent leur culte et leur culture, mais aussi leur
tutelle administrative et économique.
Situées à des endroits stratégiques, indépendantes économiquement, solidaires entre elles, ces
abbayes, modestes lors de leur établissement, devinrent très vite d'une richesse et d'une superficie
incroyable.
De plus, la peur de l'excommunication, les superstitions, la crainte du diable et de l'enfer font
que nul n'osait guère leur résister et encore moins les attaquer.
C'est souvent pour obtenir protection devant un suzerain plus puissant, pour expier une faute,
pour avoir le droit d'être enterré dans l'enceinte de l'abbaye ou " pour obtenir des biens
célestes et éternels en échange de biens terrestres et périssables " qu'ils donnaient tout ou
partie de leurs terres.
C'est ce qui se passa à Fresnoy :
En 948 de très nombreux seigneurs donnent tout ou partie de leurs terres à l'Abbaye d'Homblières.
En 952, une charte portant le sceau du comte de Vermandois donne Fresnoy à l'abbaye d'Homblières.
Dès lors, celle-ci (qui possédait la plus grande partie de ce terroir) eut un seigneur avoué, les
autres parties du terroir appartenaient aux Abbayes de Fervaques et du Mont Saint-Martin. Ce
furent ces moines qui défrichèrent la forêt d'Arrouaise entourant alors Fresnoy.
L'abbaye d'Homblières n'a pas laissé grand souvenir dans la mémoire des hommes. Ses bâtiments ont
disparu. Son histoire même est fort mal connue. Peuplée de moniales, la maison vit le jour, selon
toute vraisemblance, au VIIème siècle. On place sa fondation avant l'an 650 mais il est probable
qu'elle était beaucoup plus ancienne. La tradition des moines d'Homblières était que cette maison
suivait la règle de Saint-Benoît.
Sources :
Bulletin Municipal/ Monsieur Paul Coutant.- Ville de Fresnoy-le-Grand
Histoire des Cantons de l'Aisne/ G. Dumas.- Conseil Général de L'Aisne, 1975
Dictionnaire historique du département de l'Aisne/ Melleville. - Editions Culture et
Civilisation, 1979
L'Aisne porte de France/ Collectif. - Larrieu-Bonnel, 1965
Le Petit Mourre/ Michel Mourre. - Larousse, 1998
Fresnoy et son histoire / Yves Flamant .- Ville de Fresnoy-le-Grand ; 1984