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Saint-Eloi 2001 : un âne couronné

Une très vieille coutume fresnoysienne veut que l'on couronne devant l'église, chaque 1er décembre, le premier cheval arrivé à l'office du matin.
Voici le déroulement de la cérémonie de ce samedi 1er décembre 2001, et quelques rappels historiques sur cette coutume qui a failli disparaître avec l'apparition des tracteurs.

La couronne de l'année 2001 Depuis des décennies, et même des siècles, la tradition fresnoysienne veut que le 1er décembre, le premier cheval arrivé à l'office du matin reçoive la couronne de Saint-Eloi.
Voici quelques décennies, l'évolution des techniques de notre société fit vaciller les bases de cette coutume à un point tel que celle-ci faillit sombrer dans les tiroirs de l'oubli.
En effet, les fiers percherons de labour étaient en nombre de plus en plus réduits, détrônés par les chevaux-vapeurs des tracteurs à essence si bien qu'en 1961, on vit pour la première fois un tracteur sur le parvis de l'église. Les commentaires allaient bon train et la polémique naissait.
Un journal local titra même : "1961 a-t-il sonné le glas d'une tradition locale ?"
Fresque représentant cette vieille coutume
Animaux, tracteurs et camions Les travailleurs de la terre et du fer qui assistaient à la cérémonie renouvelèrent la querelle des Anciens et des Modernes : les traditionalistes s'offusquaient, alors que les réformistes invoquaient l'inévitable adaptation qu'il fallait subir et accepter.
La transformation de la coutume était pourtant acquise, le virage amorcé et le changement de cap irréversible : c'était cela ou la mort d'une tradition.
C'est ainsi qu'en 1962, la presse titra :
"Ce matin, on bénira le cheval (vapeur ou non)"
Depuis, on ne manque jamais de privilégier la bête sur la machine lorsque cheval il y a, mais on voit plus souvent de nos jours un tracteur voire un camion ou une niveleuse qui arbore fièrement la couronne, plutôt qu'un solide percheron.
L'attente en attendant le couronnement En cette année 2001, la coutume a, une nouvelle fois, été respectée.
Dès 6 heures 30, le 1er décembre, deux ânes accompagnés de leur maître se sont présentés devant le porche de l'église et ont attendu patiemment 8 heures 30, heure de la cérémonie.
La cérémonie a débuté par la bénédiction de la couronne par le Père Joseph Lanier.
Cette bénédiction s'est déroulée près de la fresque peinte par M. Emile Flamant, à l'époque où seuls les chevaux étaient couronnés.
Lors de la bénédiction de la couronne
Clothilde et la couronne C'est la jeune Clothilde Charlet qui a eu l'honneur de porter la couronne bénite jusqu'à la porte de l'église où l'attendait un récipiendaire bien particulier : l'âne Calisson.
Pour la circonstance, l'antenne picarde de France 3 avait fait le déplacement. Pendant le tournage du reportage
Calisson lors du couronnement Calisson s'est vu remettre la couronne et a reçu la bénédiction de l'abbé, tout comme sa "compagne" Mélanie et l'ensemble des tracteurs et camions présents pour la circonstance.
Pour fêter le couronnement, l'ensemble des participants s'est retrouvé dans un café voisin, comme le veut la tradition.

La tradition a perdu de son cachet historique et folklorique, mais elle demeure tenace et si ses racines bifurquent, c'est pour mieux prouver à l'homme qu'il tient à son passé.
Calisson et la couronne